Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian est arrivé dimanche à Bangui, la capitale Centrafricaine, pour officialiser la fin de l’opération Sangaris, au moment où ce pays est encore confronté à des actes de violences.
Le retrait des forces de Sangaris ne rassure pas les Centrafricains, même si du côté de l’hexagone, l’on estime que cette opération a été un succès.
Le 19 octobre dernier, le ministre de la Défense affirmait devant l’Assemblée nationale à Paris, que «nous fermons l’opération Sangaris, parce que cette opération a été un succès», alors que sur le terrain en Centrafrique, le pessimisme et l’inquiétude planent toujours parmi la population civile.
«Les groupes armés sont en train de prendre leurs marques. Et je crains qu’ils ne lancent une offensive générale une fois les Français partis», s’est inquiété sous couvert de l’anonymat, un dirigeant centrafricain de premier plan. Et d’ajouter que « les groupes armés redoutent la force française, mais pas la force onusienne», qui est censée prendre la relève après le retrait des contingents de Sangaris.
Ces dernières semaines, la Centrafrique a connu de nouvelles exactions à grande échelle à l’intérieur du pays, qui ont fait, selon la Minusca, plusieurs dizaines de morts et contraint des villageois à se cacher dans la brousse.
Selon des sources locales à l’intérieure du pays, plusieurs centaines d’ex-séléka lourdement armés et issus de factions rivales, se sont regroupés récemment à Batangafo, à 350 km au nord de Bangui, de quoi nourrir davantage l’inquiétude des Centrafricains.