Les mesures de rigueur prévues par le projet de budget 2017 en Tunisie, pour réduire les déficits publics, continuent de faire grincer des dents dans le pays. Et cette fois-ci, c’est au tour des avocats de se faire entendre.
Ils étaient près de 200 hommes en robes noire, à manifester ce mercredi devant le Parlement à Tunis, pour dénoncer vivement les dispositions fiscales prévues dans le projet de loi de finance 2017, adopté par le gouvernement et actuellement examiné par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
« L’administration financière veut prendre des décisions spécifiques pour les avocats, ce que nous refusons catégoriquement », a déclaré à la presse, Me Hatem Ben Lahmar, membre du conseil de l’ordre des avocats. « Les avocats doivent être intégrés aux professions libérales dans le cadre des mesures du projet de budget. Nous voulons qu’il y ait une commission réunissant tous les intervenants du secteur privé, et que la loi de finance soit une loi générale qui s’applique à tout le monde », a-t-il ajouté
Le conseil de l’ordre des avocats réclame dans un communiqué, carrément la « démission » de la ministre des Finances, Lamia Zribi, dénonçant «son échec cinglant sur la fiscalité».
Le gouvernement tunisien, confronté à des tensions économiques et sociales, a adopté le 14 octobre dernier, son nouveau projet de budget qui table sur une reprise de la croissance (2,5%), mais comporte aussi des mesures d’austérité, notamment un gel des salaires d’au moins un an dans la fonction publique. Des mesures qui ont du mal à passer, auprès des populations.