Le ton est monté ce mercredi au Bénin, où les organisations professionnelles de la presse sont montées au créneau, pour dénoncer une atteinte à la liberté de la presse, suite à la fermeture en début de semaine, par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), des quatre média privés, notamment les télévisions E-Télé, Eden TV et Sikka TV, et la radio Soleil Fm, accusés d’avoir changé leur site de diffusion, sans en aviser l’autorité.
«Les associations professionnelles des médias condamnent avec vigueur cette mesure brutale, bancale et disproportionnelle, digne des époques moyenâgeuses et qui n’est rien d’autre, qu’une volonté manifeste de nuire dangereusement à la liberté de presse, pourtant garantie par la Constitution béninoise du 11 décembre 1990 », lit-on dans un communiqué conjoint de l’UMPB et le CNPA-Bénin.
Les deux organisations demandent instamment à la HAAC de revoir sa copie et de «jouer le rôle de protecteur des organes de presse que lui confère la Constitution, plutôt que de s’ériger en bourreau en prenant des décisions liberticides qui mettent au chômage des centaines de professionnels des médias ».
Pour motiver sa décision de fermeture de ces médias, la HAAC évoque le changement des sites d’émission de ces médias. Un motif que les organisations professionnelles de presse ont du mal à cerner. Deux des médias concernés, Sikka TV et Soleil FM, appartiennent à l’homme d’affaires Sébastien Ajavon, arrivé troisième à la présidentielle de mars 2016, et récemment inculpé dans une affaire «absurde» de drogue non réglée à ce jour.
Mais l’institution se justifie en évoquant la violation par les responsables des différents organes, de l’article 1er de la convention signée avec l’organe de régulation, en changeant délibérément les sites d’émission.