A quelques jours de la prise de fonction du nouveau président élu en Gambie, Adama Barrow, la crise demeure entière dans ce pays, en raison de l’entêtement du président sortant, Yahya Jammeh de continuer à s’accrocher au pouvoir.
Mais le nouvel élu du peuple ne désespère pas pour autant, et demeure convaincu d’un dénouement pacifique de la crise qui paralyse le pays.
Dans un entretien à la presse internationale, Adama Barrow se dit confiant qu’il prêterait serment la semaine prochaine, comme président de la Gambie, malgré le refus du président sortant de reconnaitre sa défaite à la présidentielle du 1er décembre dernier.
Un optimisme nourri certainement par l’arrivée imminente à Banjul, d’une seconde délégation de médiateurs de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour tenter, une seconde fois, de convaincre Jammeh à lâcher prise.
Le nouveau président gambien se dit même disposé à convaincre «directement» son rival, que cette option serait la meilleure, pour une sortie rapide de la crise.
«Nous parlons indirectement avec lui, par le biais d’intermédiaires, mais je suis prêt à lui parler directement, je pense que cela permettra de résoudre le problème… Je n’ai pas demandé à le rencontrer, mais ce serait utile, une telle rencontre directement avec lui», a confié Adama Barrow.
Un peu plus tôt dans la journée de ce jeudi, les députés nigérians ont approuvé une motion autorisant le président Buhari à offrir l’asile politique au dirigeant gambien Yahya Jammeh, s’il accepte de céder le pouvoir à son adversaire Adama Barrow, même si ce dernier estime que cela ne sera pas nécessaire. «Nous préférons que Jammeh reste ici en Gambie, il n’a nullement besoin d’aller dans un autre pays», dixit M. Barrow.
Le président élu de la Gambie est également revenu sur la dernière sortie de l’armée gambienne, qui a promis fidélité et loyauté au président sortant.
«L’armée est loyale au président en exercice selon la constitution. C’est la constitution le plus important. Et selon la constitution c’est toujours Jammeh qui est président, c’est donc normal que l’armée lui soit loyale jusqu’à la fin de son mandat», a laissé entendre le président Barrow, avant d’inviter les Gambiens à rester sereins et à ne pas céder à la panique.