La majorité des écolières enlevées le 19 février dernier à Dapchi, dans le nord-est du Nigeria, après une attaque de leur école par des combattants du groupe terroriste Boko Haram, a été relâchée hier mercredi, dans des circonstances qui soulèvent de nombreuses interrogations.
Selon le gouvernement d’Abuja, au moins 104 adolescentes ont été «ramenées» sur les lieux de l’enlèvement à Dapchi, par des membres de Boko Haram à bord de neuf camions, aux premières heures de la journée du mercredi 21 mars. Ils les ont «déposées sur la route, d’où elles ont naturellement rejoint leur foyer», a expliqué le ministre de l’Information, Lai Mohammed.
Aisha Deri, l’une des écolières libérée, a raconté qu’au moment de leur libération, les ravisseurs leur ont donné l’instruction «d’aller directement à la maison et pas chez les militaires, parce qu’ils diraient que ce sont eux qui nous ont sauvées».
Des habitants du village, témoins de l’arrivée des filles captives, ont fait état de scènes de liesse inhabituelle des villageois avec les insurgés. Les villageois ont salué «chaleureusement» les hommes de Boko Haram, qui prenaient des photos avec les gens, et leur disaient de ne pas faire attention à ce qu’allait raconter l’armée sur eux, selon des témoins.
La disparition de ces jeunes écolières avait fait resurgir au Nigeria, le sombre souvenir des lycéennes de Chibok enlevées il y a 4 ans, et dont certaines manquent toujours à l’appel.