Les forces de l’ordre du Togo ont empêché la tenue ce mardi à Lomé, d’une conférence de presse de l’Association pour la Promotion de l’Etat de Droit (APED), dont est membre un trio d’avocats proche de l’opposition togolaise, au motif que cette association n’avait pas de «base légale».
Un argument rejeté par les avocats Jean Yaovi Degli, Zeus Ajavon et Djovi Gally, qui estiment que l’APED a été créée le 5 octobre 1990, et a déjà participé activement à la vie politique du pays. Cette interdiction montre encore une fois qu’il y a une «frilosité de la part des autorités» togolaise, ont-ils fustigé.
L’APED voulait rencontrer la presse pour lui faire part de ses propositions pour sortir le Togo de la crise socio-politique née il y a bientôt un an.
Dans une déclaration liminaire distribuée aux journalistes à la hâte, l’APED propose la libération «totale, immédiate et sans condition» de tous les prisonniers politiques, et la levée immédiate de «l’état de siège» dans les villes de Sokodé, Bafilo, Kara et Mango, au nord du Togo.
Sur le plan politique, l’association suggère que les réformes constitutionnelles et institutionnelles soient opérées «de manière consensuelle, de préférence par voie parlementaire».
Ces réformes doivent viser notamment la limitation du mandat présidentiel à deux fois cinq ans, avec la formule «en aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats», l’élection du Président de la République à un scrutin uninominal majoritaire à deux tours et le réaménagement des prérogatives du Premier ministre.
Le trio d’avocats propose également qu’un « Gouvernement de transition avec un Premier ministre désigné au sein de l’opposition démocratique » soit mis en place pour conduire le pays jusqu’à la prochaine présidentielle en 2020, pour laquelle le président Faure Gnassingbé devrait s’engager à ne pas se porter candidat.
Ils souhaitent également qu’une Instance internationale «neutre et indépendante» remplace la Commission électorale nationale actuelle, pour garantir la transparence et l’équité des prochaines consultations électorales, et qu’une Force de la CEDEAO soit déployée sur l’ensemble du territoire togolais, «avant, pendant et après les élections», pour garantir la sécurité de tous les Togolais.