Au lendemain de l’élection de lundi au Zimbabwe, Nelson Chamisa, leader du principal parti d’opposition, le MDC, a revendiqué la victoire face au président Emmerson Mnangagwa, chef du parti au pouvoir, la Zanu-PF.
Les résultats officiels n’ont pas encore été annoncés, mais avant le vote de lundi, le président Mnangagwa était donné favori du scrutin, devant Nelson Chamisa, propulsé récemment à la tête du MDC, à la suite du décès de son leader historique Morgan Tsvangirai, le rival de longue date de Robert Mugabe.
Dimanche, l’ex-président Robert Mugabe avait appelé les électeurs Zimbabwéens à faire tomber son ancien parti, la Zanu-PF. L’ancien homme fort du pays, âgé de 94 ans, était sorti du silence en tenant sa première conférence de presse en direct depuis sa démission forcée en novembre. « J’espère que le vote de demain (lundi) va faire tomber la forme militaire de gouvernement » actuel, a lancé Mugabe depuis sa résidence.
« Je ne peux pas voter pour la Zanu-PF. Quel choix y a-t-il ? Peut-être Chamisa », a-t-il lancé. « Je choisirai parmi les vingt-deux autres candidats. J’entends que Nelson Chamisa, leader du principal parti d’opposition, le MDC, est bien placé, si l’on en croit sa campagne », a t-il ironisé.
Robert Mugabé avait dû renoncer au pouvoir en novembre, sous la pression de l’armée et de la Zanu-PF. Il a finalement été remplacé par Emmerson Mnangagwa, qu’il avait démis deux semaines plus tôt de ses fonctions de vice-président.
Lors d’une intervention à la radio d’Etat, le président Mnangagwa a indirectement répondu à son prédécesseur en affirmant qu’ « après des années d’immobilisme, les événements de novembre 2017 avaient donné au Zimbabwe l’occasion de rêver de nouveau ».
Il s’est félicité du climat « de paix » pendant la campagne électorale, contrairement aux précédentes élections sous l’ère Mugabe, entachées de nombreuses violences.