La présidence nigériane a condamné mardi dans un communiqué, l’«opération illégale» d’occupation à son insu, du siège de l’Assemblée nationale par les forces de l’ordre, et a démis de ses fonctions, le directeur général du Service des renseignements intérieurs (DSS) du pays, Lawal Musa Daura, «avec effet immédiat».
Dans la matinée de ce mardi, des hommes armés et cagoulés portant des insignes de la police et de l’agence de renseignement nationale (Department of State Services – DSS) s’étaient postés devant les portes de l’Assemblée nationale, empêchant les parlementaires, les employés et les journalistes d’y accéder. Les parlementaires ont pu finalement accéder à leurs bureaux en milieu de matinée, après avoir vivement protesté.
Pour la présidence nigériane, cette prise de contrôle non autorisée est «une violation flagrante de l’ordre constitutionnel, de la primauté du droit et de toutes les notions acceptables de la loi et de l’ordre».
L’incident a provoqué indignation et panique dans le pays et sur les médias, dans la mesure où le chef de l’Etat, Muhamadu Buhari est actuellement absent du pays pour un congé d’une dizaine de jours à Londres.
Le président nigérian est sous les feux de la rampe ces derniers temps, depuis qu’il a annoncé sa volonté de briguer un deuxième mandat. Son premier quinquennat qui s’achève l’année prochaine, est vivement critiqué par la classe politique qui souhaite ne pas le voir se représenter.
Ces derniers temps, les soutiens au président Buhari se sont fortement effrités, notamment au sein de son propre parti que plusieurs cadres (sénateurs et députés) ont quitté pour rejoindre l’opposition.