Le retard dans la mise en place d’une autorité de transition dirigée par des civils au Soudan, n’est pas sans conséquence pour le pays. L’Union Africaine (UA) vient en effet de le suspendre, jusqu’à ce que la situation socio-politique soit résolue.
Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a en effet décidé ce jeudi, de «suspendre, avec effet immédiat, la participation de la République du Soudan à toutes les activités de l’UA jusqu’à la création effective d’une Autorité de transition dirigée par des civils, seule solution pour permettre au Soudan de sortir de la crise actuelle».
Dans un communiqué publié à cet effet, le Conseil de sécurité de l’UA prévient que si le Conseil militaire de transition (CMT) échoue à transmettre le pouvoir à une Autorité de transition dirigée par des civils, il «imposera automatiquement, sans autre délai, des mesures punitives aux personnes et entités entravant la création de l’Autorité de transition dirigée par des civils».
Au lendemain de la démission du président soudanais, Omar el-Béchir le 15 avril, après plusieurs mois de contestation populaire, l’UA avait donné 15 jours au Conseil militaire de transition qui a alors pris les commandes du pays, pour que le pouvoir soit transféré aux civils. Début mai, elle avait réitéré cet ultimatum en donnant un nouveau délai de 60 jours pour opérer ce transfert de pouvoir.
Les négociations entre la contestation et le CMT pour fixer les conditions de ce transfert, ont achoppé le 20 mai, chaque partie souhaitant prendre la tête de la transition prévue sur trois ans.
La décision de l’UA de suspendre le Soudan intervient au moment où les manifestations sont sévèrement réprimées. Selon un comité de médecins proches de la contestation, au moins 108 personnes ont été tuées et plus de 500 blessées en trois jours.