L’Ivoirien Tidjane Thiam a fait ses adieux ce jeudi aux actionnaires du Crédit Suisse qu’il est contraint de quitter à compter de ce 14 février, après des révélations d’espionnage au sein de la deuxième banque helvétique.
Tidjane Thiam n’est pas lui-même mis en cause dans le scandale d’espionnage, mais plutôt un ancien collaborateur de la Banque. Ainsi de nombreux actionnaires déplorent son départ, surtout qu’il a présenté ce jeudi, des résultats très positifs pour le Crédit Suisse, avec un bénéfice en hausse de 69% sur l’exercice 2019, à 3,4 milliards de francs suisse.
Tidjane Thiam est arrivé à la tête du Crédit Suisse en 2015 avec pour mission de relever les comptes d’un établissement au bilan déséquilibré et dont les choix stratégiques s’étaient révélés non productifs.
Déjà reconnu pour avoir sauvé l’assureur britannique Prudential, M. Thiam compresse les coûts et réoriente la banque helvétique vers la gestion de fortune, une branche beaucoup plus rentable.
«Je suis fier de ce que le Crédit Suisse a réalisé pendant mon mandat», a déclaré Tidjane Thiam dans un communiqué, estimant que la banque avait été remise «sur de bons rails». Un résultat et une réputation saluée par les actionnaires de la banque, qui trouvent même injuste que l’Ivoirien soit contraint de se retirer.
Le Fonds Harris Associates, une société qui détient plus de 8% du capital du Crédit Suisse, réclame même la tête du Suisse Urs Rohner, président du conseil d’administration, qu’elle rend pour responsable du départ de Tidjane Thiam.