La peine de mort revient avec insistance dans les débats dans l’Île Maurice, avec cette fois-ci, le Premier ministre Pravind Jugnauth qui ne cache pas son avis favorable à cette condamnation abolie depuis 1995 dans le pays.
Le débat est ravivé par le meurtre, mardi, d’une policière lors d’une opération antidrogue, heurtée par la voiture des trafiquants et traînée sur plusieurs mètres. Réagissant ce mercredi à ce « crime », M. Jugnauth estime que « ces gens, ces criminels ne méritent pas de vivre », se disant être « personnellement en faveur de la peine de mort ».
Cette déclaration fait écho à l’opinion de milliers de Mauriciens indignés par l’atrocité du crime. Le président du syndicat des policiers s’est lui aussi prononcé en faveur de la peine capitale sur sa page Facebook.
Mais les avis divergent sur le sujet, et le débat divise jusque qu’au se la classe politique. L’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam y est opposé, de même que le leader du Parti social-démocrate mauricien, Xavier Luc Duval et celui du Mouvement militant mauricien, Paul Bérenger.
L’avocat et ancien député, Me Jean-Claude Bibi, estime aussi que « la peine capitale n’a pas sa place dans une société moderne et civilisée », arguant que les pays qui y ont recours ne connaissent pas une baisse drastique de la criminalité et inversement, ceux qui n’ont pas la peine capitale ne connaissent pas un taux de criminalité très élevé.