Malgré l’accord conclu entre le Gouvernement d’Ethiopie et l’organisation des Nations Unies (ONU) pour porter assistance aux populations dans le besoin au Tigré, les travailleurs humanitaires peinent toujours à avoir accès à cette zone conflictuelle du pays.
Ce mardi, le ministre adjoint des Affaires étrangères, Redwan Hussein, a redéfini le contour de cet accord après que les membres d’une équipe de l’ONU aient été la cible de tirs des forces de l’ordre puis arrêtés dimanche dernier dans la région du Tigré.
«Lorsque nous avons signé l’accord humanitaire, nous pensions que les Nations Unies collaboreraient et que ce serait nous, le gouvernement, qui prendrait les décisions. Nous n’autorisons pas les partenaires à faire cavalier seul ou décider seul. Le libre accès n’existe pas ici», a dit M. Hussein.
Des propos qui ravivent les inquiétudes de l’ONU quant au sort des populations prises au piège dans ce conflit armée lancé depuis le début de septembre, par le premier ministre Ethiopien contre les autorité de Tigré qu’il accuse de défiance.
Ce mardi, le porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), Babar Baloch, a averti que la crise humanitaire dans cette partie de l’Ethiopie est «de plus en plus critique» et qu’il «est vital que les organisations humanitaires soient en mesure d’assister rapidement les gens, en accord avec les règles universelles d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance opérationnelle ».
Dans ses déclarations, le ministre adjoint Redwan Hussein a reconnu que les combats se poursuivent encore au Tigré tant que les dissidents n’auraient pas été arrêtés, alors qu’il y a quelques jours, le Premier ministre Abiy Ahmed avait annoncé la « victoire finale » de ses troupes et la fin des combats.
« Nous disons clairement qu’en effet il y a des forces spéciales tigréennes et des milices qui n’ont pas déposé les armes. Ils sont partis se cacher dans le bush et ils sont toujours capables de combattre», a reconnu M. Hussein.