Le Soudan enjoint l’Ethiopie de libérer ses territoires illégalement occupés

Le Soudan a officiellement demandé à l’Ethiopie ce 17 mars de se retirer de tous ses territoires, nouvelle illustration de la tension entre les deux nations voisines d’Afrique de l’Est.

Dans un communiqué en date de ce 17 mars, le président du Conseil souverain du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan, affirme que l’Ethiopie «a envoyé des troupes dans la zone de Baraka au cours des deux dernières semaines, ce qui constitue une escalade non justifiée et un acte hostile envers notre pays. Nous demandons à l’Ethiopie de se retirer des territoires soudanais».

En février dernier, le ministère éthiopien des Affaires étrangères avait indiqué que l’Ethiopie se réservait le droit à l’autodéfense si l’armée soudanaise ne revenait pas sur son agression, accusant le Soudan d’envahir des terrains «qui font partie du territoire éthiopien».

Ce 17 mars, le président du Conseil souverain du Soudan a en outre exprimé le regret envers la revendication par la partie éthiopienne de la propriété des terrains contestés, insistant que « la frontière avec l’Ethiopie est connue et planifiée depuis 1902».

Le 17 février, Khartoum avait rappelé son ambassadeur accrédité à Addis-Ababa «pour des consultations au sujet des relations soudano-éthiopiennes», en pleines tensions croissantes entre les deux pays au sujet de la région frontalière d’El-Fashaga, où des cultivateurs éthiopiens ont occupé des terres revendiquées par le Soudan.

Le Soudan et l’Ethiopie se disputent cette région frontalière de quelques 250 km2 de terres agricoles fertiles et convoitées par les agriculteurs des deux Etats. Le Soudan avait même accusé l’Ethiopie d’avoir autorisé ses troupes à entrer sur son territoire, un acte d’«agression» et de d’« escalade regrettable», souligne Khartoum.