Le mouvement citoyen «Lucha» en République démocratique du Congo (RDC) pense que l’état de siège décrété il y a trois mois dans l’Est du pays a des résultats négatifs, et réclame sa levée immédiate.
Cet état de siège avait été instauré en mai dernier par le président Félix Tshisekedi dans le Nord-Kivu et l’Ituri, pour y combattre l’activité des groupes armés qui terrorisent la population depuis plusieurs années.
Trois mois après, la Lucha juge que cette opération est un fiasco, puisque «la violence venant des groupes armés et des éléments de l’armée s’est intensifiée, les droits des citoyens sont de plus en plus piétinés et l’administration locale est complètement à l’arrêt », écrit-elle dans une déclaration publiée ce 12 août à Goma.
Le mouvement affirme que 533 personnes ont été tuées au Nord-Kivu et dans l’Ituri depuis le début de l’état de siège, «soit une moyenne de six civils tués par jour». En annonçant une série de « manifestations pacifiques » à travers le pays dès la semaine prochaine, la Lucha a appelé les autorités à lever l’état de siège ou, à défaut, à «démilitariser complètement les administrations publiques, rétablir les juridictions civiles» ou «écarter les militaires soupçonnés de violations graves des droits humains, de collusion avec les groupes armés ou de trafics divers».