Une Commission d’enquête indépendante a confirmé mardi que plus de 80 travailleurs humanitaires travaillant pour le compte de l’OMS, ont été impliqués dans des abus et des exploitations sexuelles lors de leurs missions en République démocratique du Congo (RDC).
Les faits incriminés se sont produits entre 2018 et 2020, en pleine opération de lutte contre l’épidémie d’Ebola, et impliquent aussi du personnel de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
C’est la Fondation Thomson Reuters et The New Humanitarian qui avait révélé l’année dernière, les dérives des travailleurs humanitaires de l’OMS et d’autres organisations caritatives, accusés d’avoir exigé des relations sexuelles d’une cinquantaine de femmes congolaises en échange d’emplois.
Ces révélations ont donné lieu à une enquête indépendante qui a confirmé les faits. Dans son rapport rendu ce mardi, la Commission a constaté qu’au moins 21 des 83 auteurs présumés étaient employés par l’OMS et que les abus sexuel, qui comprenaient neuf allégations de viol, avaient été commis par du personnel national et international.
«L’équipe d’examen a établi que les victimes présumées se sont faites promettre des emplois en échange de relations sexuelles ou afin de conserver leur emploi», a déclaré Malick Coulibaly, membre de la Commission d’enquête, lors d’un point de presse.
Le patron de l’OMS, Tedros Ghebreyesus s’est dit horrifié par ces faits qui «sont non seulement une trahison des gens qu’on prétend servir, mais aussi une trahison des membres de l’OMS qui se mettent en danger pour aider les autres». Il a promis une tolérance zéro et des sanctions pour les auteurs de ces comportements «abjects».