Les magistrats tchadiens ont durci le ton de leur mouvement d’humeur entamé jeudi dernier, en décidant de passer à une grève illimitée en guise de protestation contre l’insécurité à laquelle ils font face dans l’exercice de leurs fonctions.
Après une cessation de travail de 72 heures, le Syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le Syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) ont décidé de reconduire leur grève, cette fois pour une durée «illimitée» jusqu’à satisfaction de leur revendication. La décision a été prise ce lundi lors d’une Assemblée générale tenue dans la capitale, N’Djamena.
Ces magistrats dénoncent «la récurrente insécurité en milieu judiciaire en général», avec en toile de fond, l’agression, le 14 mars dernier, de Moussa Hissein Abdoulaye, juge de paix de Mao, dans la province du Kanem (ouest).
Il a été attaqué à son domicile par un groupe de personnes qui l’ont roué de coups de bâton, lui fracturant un bras. L’appel à la grève a été suivi un peu partout dans le pays.
En juin 2021, les magistrats tchadiens avaient observé une grève de plusieurs jours, l’assassinat du procureur de la République près le tribunal d’Oum Hadjer (dans le nord du pays), au sein du Palais de justice. Ils avaient exigé des autorités de transition, de garantir leur libre circulation, leur intégrité physique ainsi que l’inviolabilité de leurs domiciles.