Le Fonds monétaire international (FMI) a exprimé jeudi ses inquiétudes quant à la flambée des prix des produits de première nécessité en Afrique, craignant principalement que cette situation n’engendre des «troubles sociaux» et une nouvelle « émeute de la faim» dans le continent.
Ces inquiétudes du FMI ont été formulées dans un rapport régional présenté ce 28 avril à Washington, où il évoque «de craintes nettement accentuées à l’égard de la sécurité alimentaire», avec la guerre en Ukraine et l’explosion des prix des denrées alimentaires.
Selon l’institution de Bretton Woods, cette configuration accroît «les risques de troubles sociaux au sein des pays vulnérables», surtout que «ce choc frappe de manière extrêmement ciblée les plus pauvres, en faisant augmenter les prix alimentaires, ceux des carburants et du transport en général, et au bout de la chaîne, les producteurs de biens et services qui rehaussent leurs prix», explique le directeur du département Afrique au FMI, Abebe Aemro Selassie.
Le FMI craint encore plus pour l’Afrique sub-saharienne qui importe 85% de sa consommation de la céréale. Aujourd’hui, deux mois après le début de la guerre en Ukraine et alors que le conflit ne montre pas de signe d’accalmie, «la hausse des prix des denrées alimentaires exacerbera l’insécurité alimentaire et les tensions sociales», a-t-il averti.
En ayant à l’esprit les «émeutes de la faim» de 2008 dans une trentaine de pays, notamment au Sénégal et au Cameroun, ainsi qu’au Maghreb et dans les Caraïbes, provoquées justement par une forte augmentation des prix des aliments de base.