La justice Burkinabè a condamné mardi l’ex-président Blaise Compaoré et neuf autres accusés à payer plus de 800 millions de francs CFA, (1,2 million d’euros) de dommages et intérêts aux ayants droit de l’ex-chef de l’Etat Thomas Sankara et de ses compagnons assassinés en 1987.
Le montant des dommages et intérêts pour « réparation des préjudices moraux et économiques» s’élève à 807,5 millions de francs CFA, dont «un franc symbolique», pour les ayants droit du défunt président Thomas Sankara, a déclaré le juge Urbain Méda.
Cette somme devra être payée solidairement par Blaise Compaoré, l’ancien commandant de sa garde Hyacinthe Kafando et l’ex-chef de l’armée en 1987 Gilbert Diendéré, tous condamnés à la perpétuité début avril pour leur implication dans l’assassinat, ainsi que sept autres accusés condamnés eux à des peines allant de trois à vingt ans de prison.
Selon la décision de justice, l’Etat burkinabè devra dédommager les ayants droit si les condamnés ne sont pas en mesure de payer les sommes. Le tribunal militaire a cependant rejeté une demande de restitution des biens de Thomas Sankara à sa famille.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1983, Thomas Sankara a été tué avec douze de ses compagnons par un commando lors d’une réunion au siège du Conseil national de la révolution (CNR) à Ouagadougou.
L’ex-président Compaoré, contraint de partir après une insurrection populaire en 2014, vit depuis en exil en Côte d’Ivoire et a été condamné par contumace, tout comme Hyacinthe Kafando en fuite à l’étranger depuis 2016.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a renversé le 24 janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d’être inefficace face à la violence jihadiste.