L’Association Internationale de la Sécurité Sociale (AISS) estime à environ 40 millions le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus sur le continent. Ce chiffre devrait doubler en 2030 et dépasser les 200 millions en 2050. Les pays subsahariens francophones doivent se préparer à cette situation, d’autant plus que leurs systèmes de retraites présentent des défaillances.
La plupart des régimes de retraite d’Afrique subsaharienne sont calqués sur le modèle français. Malgré quelques particularités, dans beaucoup de pays (Cameroun, Bénin, Sénégal, Centrafrique, …), les salariés partent théoriquement à la retraite à 60 ans. De plus, le système de financement des retraites est le même que celui par répartition en vigueur en France et fondé sur la solidarité entre les générations (les actifs cotisent pour financer les pensions des inactifs). Mais, selon la Banque Mondiale, environ 90% de la population active ne bénéficie d’aucune couverture sociale. Les privilégiés qui peuvent compter sur une pension de retraite sont les travailleurs du secteur public, les salariés des entreprises privées les plus importantes, ainsi que les cadres des multinationales, des organismes internationaux ou des banques, qui cotisent parfois à deux caisses, celle de l’Etat et celle de l’entreprise. D’un autre côté, les indépendants, les personnes à faibles revenus, les intermittents et les personnes évoluant dans l’informel sont laissées pour compte. Certaines ignorent jusqu’à l’existence des systèmes de retraite.
Le système par répartition peine à trouver ses marques du fait de la faiblesse de la création d’emplois. Ainsi la capacité des actifs à cotiser pour les inactifs s’amenuise. De six pour un dans les années 70 et 80 au Sénégal, on est passé à deux pour un en 2010. La question des retraites pourrait trouver sa solution dans la réduction du chômage.