Conakry, la capitale guinéenne, a été paralysée ce week-end par une pénurie de carburant. La conséquence immédiate de cette pénurie a été de longues files d’embouteillages des véhicules privés et de transport interurbain au niveau des stations de distribution des produits pétroliers.
La crise a débuté dans un premier temps par une pénurie de gasoil, suivie d’une pénurie d’essence. Tous les transporteurs ont passé la journée de dimanche à chercher à s’approvisionner en carburant pour le début de la semaine. La pénurie de carburant est si forte que le litre de carburant, dont le prix officiel est d’environ 1.6 dollar US, est revendu à 2.5 dollars US au marché noir.
Cette pénurie de carburant n’en serait pas une à proprement parler, selon le témoignage d’un professionnel du secteur recueilli par l’Agence de Presse Africaine (APA). Cette source affirme que les stations sont servies, mais que les gérants des stations font de la spéculation : ils auraient clandestinement bloqué leurs stocks pour les revendre plus cher dans les jours à venir à cause d’une imminente hausse du prix du carburant. La nouvelle de cette hausse a également poussé les chauffeurs à s’approvisionner en réserves, d’où les embouteillages dans les stations qui servent encore du carburant.
Les guinéens redoutent une nouvelle augmentation du prix du litre de carburant à la pompe. En effet, le précédent gouvernement de transition avait procédé à une hausse du carburant la veille de l’investiture du Président Alpha Condé, le 23 décembre 2010. Et cette hausse s’était accompagnée dès le lendemain d’une augmentation par les commerçants du prix des denrées de consommation dans les marchés et des tickets de transport.