Pour plus d’ordre et surtout pour des besoins touristiques, la mairie de Johannesburg a décidé de nettoyer le centre ville des vendeurs à la sauvette qui s’y installent. La situation est devenue plus complexe quand les forces de l’ordre ont également commencé à expulser les petits commerçants légalement installés, disposant de leurs cartes. La décision rencontre une forte résistance sur le terrain, compte tenu des problèmes sociaux qui en découlent.
Pour dissuader les commerçants de tout retour des illégaux, les policiers saisissent leurs marchandises.Ils disposent souvent de maigres revenus et leurs articles vendus représentent leur gagne-pain. Revoltés, ils ont réussi à obtenir le soutien du Cosatu, l’un des plus grands syndicats du pays. Pour certains, il s’agit du métier de leur vie leur permettant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Selon les représentants des commerçants en détail, on compte environ 6.000 vendeurs qui exerceraient cette activité à Johannesburg.
La décision de nettoyer cette ville, affecte directement la situation socioéconomique d’environ 40.000 personnes. Des rencontres ont été organisées entre les représentants syndicaux et les responsables de la mairie pour trouver une solution qui ne léserait pas cette catégorie de commerçants.
En appliquant sans précaution cette mesure, les autorités risquent de se trouver en face de la propagation de la délinquance. En effet, ces vendeurs expulsés par la mairie, sont livrés à eux- mêmes et devront probablement trouver d’autres moyens de survie, quitte à verser l’illégalité.
La faiblesse de cette mesure réside dans le fait qu’elle ne propose pas d’alternative. Aujourd’hui, encore une bonne partie de la population sud-africaine évolue dans l’économie informelle, estimée 35% du PIB