Alors que le tourisme décline chez son voisin sénégalais, la Gambie ne cesse de marquer des avancées dans ce secteur. Ce qui semble pousser une bonne partie de la clientèle du premier Etat vers le second.
Le cas de la Casamance paraît le plus éloquent. Pour Christian Jacquot, patron de l’hôtel la paillote du Cap-Skirring, cette destination «symbolise à volonté le déclin du secteur (touristique) au Sénégal ».
En effet, les clients français, belges ou espagnols se font de moins en moins nombreux au Cap-Skirring, qui était pourtant considéré comme le moteur du tourisme sénégalais. Beaucoup de facteurs peuvent expliquer cette désertion. En premier lieu, les billets aller-retour pour cette destination valent environ 1 000 euros (1 333 dollars). Un coût jugé élevé pour bien de voyageurs. En outre, le secteur touristique sénégalais souffre du manque de promotion. L’Etat n’accorde qu’un budget de 2 millions de dollars pour ce secteur.
A titre comparatif, le Maroc, qui est l’un des concurrents majeurs du pays de la Teranga dans le domaine, consacre une enveloppe de 40 millions de dollars à la même fin. Comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement sénégalais vient de mettre en vigueur les visas biométriques pour les ressortissants européens.
A côté, la Gambie entend bien saisir ces opportunités. Le tourisme a été érigé au rang de priorité par les autorités de tutelle. Dans ce cadre, beaucoup de mesures ont été prises, dont les promotions sur la ligne aérienne Londres-Banjul. Ce billet aller-retour ne vaut que 450 euros (600 dollars). Devant l’afflux de voyageurs, les hôtels de la capitale gambienne ne désemplissent pas. Face à des conditions aussi avantageuses, bon nombre de touristes des pays du nord de l’Europe (Suède, Finlande, Danemark, …) ont d’ores et déjà décidé de se détourner vers ce petit Etat ouest-africain. Au grand dam du Sénégal.