Si après vingt ans, le génocide rwandais de 1994 reste encore gravé dans les mémoires, c’est d’abord en raison du fait que le pays s’apprête à commémorer l’anniversaire de cette triste tuerie, mais surtout parce que le monde entier attend le verdict du procès mené en France contre Pascal Simbikangwa qui est jugé pour complicité de génocide et crime contre l’humanité dans le cadre du génocide des Tsuti au Rwanda.
Cet ancien haut gradé de l’armée rwandaise est le premier à être jugé et son verdict est attendu pour vendredi soir. Accusé d’être l’un des cerveaux du massacre d’au moins 800 000 Tsuti rwandais, les avocats généraux ont requis la prison à vie contre M. Simbikangwa. Mais celui-ci continue de nier les charges retenues contre lui, comme il l’a toujours fait durant toutes les six semaines où il a comparu en audience.
D’aucuns, l’accusent même d’être cynique, en donnant l’air de ne pas être concerné par les faits qui lui sont reprochés. Il est allé jusqu’à laisser entendre qu’il n’a jamais été au courant d’un génocide sur le sol rwandais et ne l’aurait appris que dix ans plus tard en lisant un livre.
C’est dans ce contexte que les rescapés du génocide et les familles des victimes, affligés, mais déterminés à entendre par eux-mêmes le verdict qui sera prononcé par la Cour parisienne, ont fait un déplacement massif à la dernière audience.
Les témoignages sont parfois pénibles parce que certains se retrouvent face à face avec leur histoire d’il y a vingt ans, tandis que d’autres voudraient au moins essayer d’en apprendre un peu plus sur les conditions dans lesquelles leurs parents ou proches ont disparu.