La fermeture des frontières et l’interdiction des vols commerciaux et des navires à destination des pays touchés, durement par le virus Ebola, ne sont pas des mesures judicieuses pour faire face de manière efficace à la propagation de cette épidémie. Les experts en santé de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEO) sont unanimes sur ce point.
« Les mesures d’isolement de ces pays sont contreproductives », a déclaré le président du Ghana, John Dramani Mahama, dont le pays accueille une réunion de deux jours des experts et ministres de la Santé des Etats membres de la CEDEAO. Dans la suite logique de la conférence extraordinaire qui avait eu lieu à Accra, la capitale ghanéenne, les 2 et 3 juillet dernier, celle de jeudi et vendredi a pour but de susciter une mobilisation générale de la sous-région contre la fièvre hémorragique qui sévit particulièrement au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée.
Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé(OMS), l’épidémie a déjà fait plus de 1500 morts depuis le début de l’année. Pour les autorités de la sous-région ouest africaine, les frontières avec les Etats contaminés par le virus doivent être ouvertes pour permettre aux organisations humanitaires d’acheminer leurs personnels et matériels nécessaires au traitement et à la prise en charge des malades.
En revanche les mesures restrictives, comme celles prises par le Sénégal, la Côte d’Ivoire et la Guinée Bissau, ainsi que les suspensions des vols décidées par les compagnies aériennes, peuvent s’avérer néfastes, alors que la situation s’empire de jour en jour. Ces inquiétudes sont aussi partagées par l’ONG Médecins Sans Frontières et l’OMS, qui juge la levée des restrictions vitale pour mener à bien une action internationale coordonnée contre Ebola.