La Haute cour de Banjul a annoncé ce mercredi, la condamnation à trois ans de prison ferme, d’Ousainou Darboe, chef du principal parti d’opposition en Gambie, le Parti démocratique uni (UDP) et 17 co-accusés. Tous étaient visés par plusieurs chefs d’inculpation, dont le rassemblement illégal, l’incitation à la violence et le complot, et avaient plaidé non coupables.
En avril dernier, ces hommes avaient été arrêtés après des manifestations, d’abord pour réclamer des réformes politiques puis pour protester contre le décès en détention d’un responsable de l’UDP.
Leur condamnation intervient à moins de cinq mois de l’élection présidentielle gambienne prévue pour le 1er décembre ; un scrutin à un tour, auquel est candidat le chef de l’Etat Yahya Jammeh, qui dirige son pays d’une main de fer depuis 22 ans.
Une gestion de l’Etat jugée « dictatoriale » par les opposants, qui ne cessent, ces derniers moments, de multiplier des manifestations pour réclamer des réformes institutionnelles et constitutionnelles.
La sortie de l’opposition dans les rues, les 14 et 16 avril dernier, rentrent dans le cadre de ces revendications, et ont été émaillées de violences, suivies d’arrestations puis de l’inculpation de plusieurs dizaines de militants et sympathisants de l’opposition. Au nombre de ces arrestations, on retrouve Solo Sandeng, secrétaire national à l’organisation de l’UDP, qui est décédé en détention, selon son parti et Amnesty International.
En juin, les autorités ont officiellement fait état du décès de M. Sandeng, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW) et une source judiciaire gambienne.