La mise en circulation des « billets d’obligation », une nouvelle monnaie adoptée par le gouvernement du Zimbabwe pour pallier à la pénurie de liquidités dans le pays, a donné lieu mercredi, à une manifestation de l’opposition à Harare, violemment réprimée par la police, à coups de gaz lacrymogène et de canons à eau.
Des magasins du centre-ville ont fermé leurs devantures alors que la police a tabassé des manifestants à coups de matraques en plastique. Il s’agit d’une centaine de partisans du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) et du groupe Tajamuka de la société civile qui chantaient des slogans anti-gouvernementaux quand la police est intervenue.
Les manifestants brandissaient des pancartes accusant le président Robert Mugabe, 92 ans, d’être un « âne boiteux » et faisaient passer des messages sur des affiches, notamment : « Billets d’obligation = papier toilette », « Pas de billets d’obligation ».
Hardlife Mudzingwa, un des porte-paroles de Tajamuka, a estimé que les gouvernants de Harare « ne vont pas résoudre le problème de manque de liquidités », avec les billets d’obligation, alors que l’Etat, les banques et les particuliers sont à court de l’argent cash.
Le Zimbabwe a abandonné en 2009 sa devise nationale, qui avait perdu toute sa valeur en raison d’une inflation galopante. Depuis, les transactions se faisaient en dollars américains et en rands sud-africains. Confronté à une sévère pénurie de liquidités, le pays a décidé d’introduire lundi des « billets d’obligation », selon la dénomination officielle, indexés sur le dollar américain. Mais, cette nouvelle monnaie fait craindre aux citoyens et aux commerçants du pays, une nouvelle hyperinflation.
Dans la plupart des distributeurs de monnaie, les clients obtiennent désormais la moitié de la somme demandée en billets verts et l’autre moitié en « billets d’obligation ».