L’impunité et la justice sont les plus grands chantiers qui attendent le nouveau président de la Gambie, Adama Barrow et pour y parvenir, il peut compter sur le concours de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a déclaré mercredi le responsable des Affaires politiques de l’institution, Jeffrey Feltman.
«Nous avons discuté du besoin d’une réconciliation nationale et de la nécessité que des comptes et la justice (…) soient rendus. L’ONU ne soutient l’impunité nulle part dans le monde », a déclaré Jeffrey Feltman, à l’issue d’une rencontre à Banjul, avec le président gambien Adama Barrow.
Selon Feltman, l’ONU est au côté de la Gambie pour l’aider face à ses nombreux défis liés notamment aux droits de l’homme, la réconciliation nationale et l’implication des jeunes et des femmes dans la vie du pays, après 22 ans de pouvoir dictatorial de l’ex-président Yahya Jammeh.
Mais, précise-t-il, le rôle de l’ONU « sera fonction, dans une large mesure, de ce que le gouvernement va demander. Nous sommes encore en discussion avec Banjul sur ce qu’il pense être le rôle de l’ONU».
Durant 22 ans, l’ex-président gambien, Yahya Jammeh a régné sans partage sur la Gambie, foulant au sol les droits de l’homme et la justice. Avant de quitter le pouvoir le 21 janvier dernier, après une tentative de résistance, il a obtenu des garanties de la part de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’ONU et l’Union africaine (UA) sur ses «droits», notamment à revenir en Gambie.
Mais il n’a pas obtenu d’immunité, ce qui le rend toujours vulnérable à d’éventuelles poursuites judiciaires pour les crimes et exactions commises sous son pouvoir en Gambie.
Le nouveau président gambien est attendu au Sénégal ce jeudi, où un entretien avec son homologue et principal allié, Macky Sall, est prévue. Les questions de coopération économiques sont inscrites à l’agenda des discussions, mais aussi celles sur la réparation des fissures sociales créées par le pouvoir Jammeh.