Le parquet d’Abidjan a procédé jeudi 3 dernier, au dégel des comptes bancaires de quarante-trois personnalités du Front Populaire Ivoirien, parti de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Pour le pouvoir en place, il s’agit d’un acte visant à décrisper la vie politique en Côte d’Ivoire et à encourager la bonne marche du processus de réconciliation nationale.
Quant à l’opposition, ceci n’est que justice dans la mesure où les ayants-droit pourront, à nouveau, jouir pleinement de leurs ressources confisquées sans préavis.
Depuis la fin de la crise postélectorale en avril 2011, opposition et pouvoir s’accusent mutuellement de ne pas faire avancer le processus de réconciliation nationale.
Pour l’opposition, la mise en œuvre d’une justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire nuit au dialogue et, partant, à la consolidation de la paix dans le pays.
Le pouvoir ,par contre, estime faire de son mieux pour apporter des solutions aux revendications de ses opposants bien qu’elles ne peuvent être entièrement satisfaites pour des raisons de justice.
Pour l’heure, un nouveau point, lié au transfert de Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI),est au cœur des tensions entre les deux tendances. Ancien leader du mouvement patriotique en Côte d’Ivoire, celui-ci est accusé d’avoir commis des crimes contre l’humanité. Il a comparu pour la première fois, le jeudi 27 mars 2014, devant le juge unique de la Chambre préliminaire de la CPI. L’audience de confirmation de ses charges est fixée pour le 18 août prochain.
Pour sortir de la crise, un grand travail reste à consentir par les Ivoiriens, surtout les politiques pour que la paix poursuive et atteigne ses objectifs dans ce pays et dans la sous-région ouest-africaine.