Les opérateurs ivoiriens de la filière café-cacao sont en colère. Ils dénoncent la mainmise des multinationales sur le cacao ivoirien et accusent ces dernières de leur imposer une concurrence impitoyable dans ce secteur.
Désormais réunis au sein du groupement d’intérêt économique des petites et moyennes industries et des coopératives exportatrices de café- cacao (Gie-Pmiex-Coopex), ces derniers ont tiré la sonne d’alarme lors d’une rencontre tenue mercredi 3 à l’Hôtel Ivotel à Abidjan-Plateau.
Au cours de cette rencontre, le président du Groupement, Raymond Koffi, a dénoncé leur absence au sein du Conseil d’administration de l’organe de gestion de la filière café-cacao. Il a également fustigé l’application partielle de la réforme engagée en 2012, estimant que celle-ci n’a pas atteint son objectif qui permet aux opérateurs nationaux de redevenir des acteurs importants de la filière cacao.
« L’objectif de ces réformes était d’améliorer le revenu du producteur. Mais force est de constater qu’en l’absence d’une régulation efficace, des défaillances importantes se sont accumulées dans la gestion du système libéralisé de la filière et les effets espérés de la réforme n’ont pu répondre entièrement aux attentes des principaux acteurs », a rappelé Raymond Koffi dans son exposé, ajoutant qu’ « aujourd’hui, la représentation des Pmiex-Coopex au sein du Conseil d’administration du Conseil café-cacao n’est toujours pas une réalité. Cette représentation est assurée par une multinationale et la période indiquée pour l’entrée des Pmiex- Coopex est largement dépassée ».
Aussi, Raymond Koffi a-t-il appelé les opérateurs nationaux à s’organiser davantage et plus efficacement « pour occuper la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre ». Car, craint-il, « si rien n’est fait pour les Coopex-Pmiex, il n’y aura plus de sociétés nationales dans la filière café-cacao ».