Le Nigéria, première économie africaine, fait face actuellement à une crise budgétaire suite à la chute des cours mondiaux du pétrole brut. Les gouvernements des 36 Etats formant la République fédérale du Nigéria ont demandé une rallonge supplémentaire de 2 milliards de dollars US pour combler leur propre déficit.
L’économie nigériane est très vulnérable aux fluctuations des coûts du pétrole. Avec une production qui tourne autour de deux millions de barils/jour, l’or noir rapporte à l’Etat nigérian 70% de ses recettes. Du coup, la chute des prix du baril sur le marché mondial a entrainé une sévère baisse des recettes publiques. Le week end dernier, la ministre des Finances du Nigéria, Ngozi Okonjo-Iweala, a déclaré que le pays était confronté à des « sérieux défis économiques », promettant dans la foulée des mesures d’austérité à partir de 2015. Elle a notamment annoncé la limitation des missions de fonctionnaires à l’étranger et la création d’une nouvelle taxe sur les produits de luxe.
Les experts estiment cependant que cela ne devrait pas suffire pour éponger le déficit public car les finances de l’Etat sont gangrénées par la corruption. Le gouvernement fédéral avait créé en 2004 l’Excess Crude Account (ECA), un compte alimenté par le surplus de recettes pétrolières, c’est-à-dire la marge entre le prix de référence voté par le parlement et le prix réel du baril sur le marché. C’est sur ce compte de réserve que les gouverneurs des 36 Etats ont demandé mercredi au gouvernement fédéral de débloquer la somme de 2 milliards de dollars d’ici la mi-décembre pour leur permettre d’éviter un défaut de paiement des salaires et d’autres engagements.
Malheureusement, le gouvernement nigérian est critiqué pour sa gestion de l’ECA dont il se serait régulièrement servi à d’autres fins.