L’ancien ministre camerounais de l’Economie et des finances, Polycarpe Abah Abah, a été condamné par la justice camerounaise à 25 de prison ferme, pour d’importantes malversations financières pour lesquelles il a été reconnu coupable.
Cette condamnation a été prononcée mardi soir par Tribunal Criminel Spécial (TCS) de Yaoundé. M. Abah Abah était poursuivi depuis 2008 pour des détournements de deniers publics estimés à près de 7,8 milliards de Francs CFA (soit 12 millions d’euros). Les faits qui lui sont reprochés remontent au début des années 2000, à l’époque où l’accusé était directeur des impôts. Après avoir occupé ce poste, il a été nommé ministre de l’Economie et des Finances en 2004, fonction dont il a été démis en 2007. Arrêté et écroué en 2008, il a déjà écopé en 2012 une peine d’emprisonnement de six ans, pour évasion.
Dans le cadre du même procès, le TCS a prononcé une peine de prison de 15 ans à l’encontre deux autres personnes, dont l’ancien directeur de la Banque publique Crédit Foncier.
Après le verdict du tribunal, l’ex-ministre camerounais des finances a clamé son innocence, et affirmé qu’il comptait se pourvoir en cassation. « Chaque match a un aller puis un retour. Le match retour, nous allons l’engager », a-t-il déclaré, ajoutant que « je sais que je suis innocent ».
Outre les 25 ans d’emprisonnement, M. Abah Abah se verra confisquer certains de ses biens, notamment 29 immeubles et des appartements, neuf véhicules, ainsi que des avoirs bancaires.
Afin de regagner la confiance des bailleurs internationaux, le gouvernement camerounais a lancé en 2006 une vaste campagne de lutte anti-corruption, qui a permis de faire condamner plusieurs hauts responsables du pays, notamment d’anciens ministres et des dirigeants de sociétés publiques.