La compagnie nationale sud-africaine de distribution d’électricité, Eskom, traverse actuellement une importante crise de liquidité et de querelles au sein de son organisation. Ainsi, depuis mercredi dernier, il est, à nouveau, survenu des délestages, Eskom livrant 95 % de l’électricité dans la nation arc-en-ciel. Comme si cela ne suffisait pas, les ouvriers affectés au chantier de la centrale de Medupi ont manifesté leur mécontentement en observant un arrêt de travail mercredi dernier. En réaction, Eskom a décidé d’en renvoyer plus d’un millier pour cause d’avoir pris part à une grève illégale.
Plus exactement, entre 3 000 et 8 000 ouvriers métallurgistes, soutenus par la puissante organisation syndicale Numsa, ont grevé illégalement pour réclamer de meilleures conditions de travail. Tous ces ouvriers prestent habituellement au chantier de la centrale de Medupi, qui compte 21 000 employés environ. Une fois livrée, cette centrale à charbon devrait disposer d’une capacité de production électrique de plus de 4 800 Megawatts (MW), un renfort considérable pour l’Afrique du Sud. Toutefois, ce projet a accumulé beaucoup de retard et, en outre, son budget s’avère plus important que les prévisions. Cerise sur le gâteau, Eskom a indiqué que la récente grève aurait occasionné des dégradations; d’où la fermeture provisoire du site. Dans la foulée, près de 1 000 ouvriers ont été révoqués.
Ce conflit social naissant tombe très mal pour la compagnie sud-africaine d’électricité étant donné qu’elle connaît une double crise financière et de leadership. En effet, quatre de ses hauts-cadres ont été suspendus il y a deux semaines. Ce qui a poussé l’agence Standard & Poors à dégrader la note d’Eskom à BB-. Entre temps, les délestages, qui coûtent au pays entre 1,5 et 3 milliards d’euros (1,65 et 3,3 milliards de dollars) par mois, se poursuivent.