L’économie du Botswana, riche en diamants a été durement secouée par la crise mondiale, qui a affecté les prix des matières premières et réduit la demande pour les gemmes. Elle a également souffert d’une baisse des revenus tirés de l’union douanière d’Afrique australe. Mais ceci n’a pas empêché une hausse du PIB du pays de 7,2% l’an dernier ; qui est aujourd’hui l’objet d’une grève des fonctionnaires du pays.
En effet, la fédération des syndicats du secteur public du Botswana a lancé le 18 avril une grève devant durer dix jours, pour obtenir une hausse des salaires de 16%, après un gel de trois ans imposé en raison de la crise économique mondiale. Ceci, car les fonctionnaires estiment qu’ils devraient pouvoir bénéficier des fruits de la croissance. D’autant que l’inflation est relativement élevée (+8,5% en mars).
Le président du Botswana, M. Ian Khama a catégoriquement rejeté les revendications de ses employés, insistant sur le fait qu’une forte hausse de leurs salaires pourrait tuer la reprise économique du Botswana. « Je trouve ironique que les employés du gouvernement, qui savent mieux que les autres que notre budget est en déficit, continuent d’exiger des augmentations », a-t-il argumenté. Rappelons que le déficit budgétaire atteint quelque 7 milliards de pulas (1 milliard de dollars), soit environ 11,5% du PIB du pays. Une grande partie de ce trou a été creusé au cours de la récession mondiale, lorsque le gouvernement a multiplié les dépenses pour amortir le choc. Et satisfaire les revendications des fonctionnaires reviendrait pour le gouvernement à renoncer à son projet d’éliminer le déficit budgétaire en 2012, selon les analystes.
Enfin, précisons que ce mouvement suivi par quelque 93.000 fonctionnaires, selon des chiffres des syndicats, a presque totalement paralysé le fonctionnement des administrations, écoles et hôpitaux du Botswana.