Le Fonds Monétaire International a dévoilé cette semaine à Washington son nouveau rapport sur les perspectives économiques mondiales. Et ce rapport est accablant pour l’Algérie qui y voit ses prévisions de croissance pour cette année à 2.6% alors que celle-ci s’était élevée à 4.1% l’année passée.
Le tableau de la vie économique algérienne dépeint par le FMI est sombre. Croissance économique en berne, inflation, chômage en hausse, déficit aggravé de la balance des comptes courants. Pourtant jusqu’en octobre dernier, les prévisions du FMI étaient plutôt optimistes avec une prévision de croissance de 4%. Mais l’Algérie a subi de plein fouet les conséquences de la chute des cours de pétrole dont le baril a perdu 60% de sa valeur depuis juin dernier. Pour une économie qui dépend à près de 98% de ses revenus pétroliers, les conséquences de cette baisse ont été immédiates. Le déficit de la balance des comptes courants du pays s’est creusé et le FMI l’attend cette année à -15.7% du Produit Intérieur Brut alors qu’il était à -4.3% l’année dernière.
Et les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là. Les déficits devraient accentuer davantage la contraction des réserves officielles de change qui ont déjà baissé de quelque 15 milliards de dollars en 2014. Le taux de chômage, attendu cette année à 11.8% contre 10.6% en 2014, devrait gagner plus d’un point. L’inflation devrait passer en glissement annuel de 2.9% à 4%. Etant donné que rien ne suggère un relèvement des cours mondiaux du brut à court terme, le FMI préconise pour l’Algérie, tout comme la plupart des pays pétroliers de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), de recalibrer leur plan de consolidation budgétaire à moyen terme pour mieux absorber les effets de la forte chute des prix du pétrole.