Après la dégradation, coup sur coup, de la note souveraine du Gabon par deux Agences de notation, Libreville a réussi à émettre, mardi, un eurobond de 500 millions de dollars sur les marchés internationaux, mobilisant un carnet de commandes de 2,75 milliards de dollars.
Pour sa deuxième incursion sur les marchés internationaux en moins de 18 mois, le Gabon a émis avec succès un eurobond de 500 millions de dollars.
L’opération, réalisée le 9 juin, consistait en l’émission d’obligations d’une maturité de 10 ans au taux de 6,95 %. Ce coupon est supérieur au taux d’intérêt de 6,625 % appliqué à l’Éthiopie et à la Côte d’Ivoire, en décembre 2014 et en février dernier, suite à l’émission de 1 milliard de dollars de dette sur les marchés internationaux. Il est même bien plus élevé que le taux d’intérêt du précédent eurobond du Gabon. En décembre 2013, Libreville avait pu lever 1,5 milliard de dollars au taux de 6,375 %.
Cette nouvelle levée de fonds sur les marchés internationaux est néanmoins un succès et a suscité un fort intérêt auprès des investisseurs. La levée de fonds, pilotée par Deutsche Bank, JP Morgan et Standard Chartered, a attiré plus de 200 investisseurs et a mobilisé un carnet de commandes de 2,75 milliards de dollars, soit 5,5 fois le montant sollicité par le Gabon.
Pour le gouvernement gabonais, cette opération réussie est une bonne nouvelle. Elle intervient dans un contexte difficile: le net recul du cours du pétrole, qui représente environ la moitié des revenus de l’État gabonais et près de 80 % des recettes d’exportation du pays, a en revanche, suscité de l’appréhension chez de nombreux observateurs, inquiets de ses conséquences sur les équilibres macroéconomiques du pays.
Cette année, les agences de notation Standard & Poor’s et Fitch Ratings ont fait basculer la note souveraine du Gabon à «B+», dans la catégorie des obligations dites « hautement spéculatives».