Selon leurs annonces faites vendredi, deux géants miniers, Anglo American et Lonmin, comptent supprimer des milliers de postes en Afrique du Sud et dans d’autres pays en raison de la chute des cours des matières premières.
De son côté, Anglo American va supprimer 6 000 emplois sur ces 151 200 travailleurs directs et indirects. « Nous constatons un repli continu des prix de nos matières premières. Nous devons continuer à nous renforcer pour faire face à ces vents contraires », a déclaré le directeur général du groupe, Mark Cutifani, dans un entretien publié sur son site web. Il faut noter que 2 000 des employés concernés seront affectés à d’autres entreprises dans le cadre d’une cession d’activités ; par contre, les 4 000 postes restants seront carrément supprimés. Cette dernière catégorie sera constituée de salariés assumant des fonctions dites « de soutien » mais pas des ouvriers ou des cadres prestant sur les sites miniers. Pour information, Anglo American dispose d’exploitations dans plusieurs pays dont l’Afrique du Sud, l’Australie, le Canada et le Brésil. La production minière (fer, cuivre, charbon à coke, platine) constitue l’essentiel de ses activités. Toutefois, Anglo American est actuellement affecté par la dégringolade des cours des matières premières : d’après ses estimations et sur les six premiers mois de cette année, la valeur du minerai de fer a reculé, en moyenne et comparativement à la même période 2014, de 41 % ; celle du platine, de 19 % ; celle du cuivre, de 18 % et celle du charbon à coke, de 15 %.
Pour ce qui est de Lonmin, ce groupe spécialisé dans le platine en Afrique du Sud projette de supprimer 6 000 postes sur les 28 000 qu’il pourvoit : « le conseil d’administration a pris l’importante décision d’approuver des mesures supplémentaires pour réduire les coûts élevés de production, dans un marché où l’offre excède la demande, en fermant les puits de Hossy et Newman », a annoncé le groupe par voie de communiqué. En effet, Lonmin a essuyé une perte nette de 90 millions de dollars entre octobre 2014 et mars 2015. Pour rappel, ce groupe a été victime de deux grèves prolongées, en 2012 et 2014. C’est lors du premier arrêt de travail et plus précisément en août 2012 qu’a eu lieu la mort de 34 mineurs tués par la police à Marikana.