Le rand, la monnaie sud-africaine, a atteint son plus bas historique lundi face au dollar et à l’euro dans un contexte général difficile pour les devises émergentes. Une situation liée notamment à la chute des cours des matières premières dans le sillage du ralentissement chinois, selon des économistes.
A la mi-journée, un dollar s’échangeait contre 14,06 rands avant de retomber à 13,33 rands au cours de l’après-midi. Un peu plus tard, un euro s’échangeait contre 15,61 rands, son plus bas historique depuis l’introduction de la monnaie unique européenne en 2002.
Le rand, sous pression depuis plusieurs semaines, fait partie des monnaies les plus touchées par l’incertitude des marchés face au ralentissement de la croissance en Chine et face à la politique monétaire américaine.
« C’est un évènement lié au risque qui pèse sur les marchés émergents. Les monnaies de ces pays sont aussi sous pression, mais la volatilité observée depuis ce (lundi) matin est exagérée », a estimé Isaac Matshego, économiste chez Nedbank.
Le rand devrait rester sous pression tant que la conjoncture internationale reste défavorable, a-t-il averti. « Ce qui se passe est surtout dû à des facteurs internationaux même si les fondamentaux de notre économie n’aident pas », a-t-il ajouté, en référence aux problèmes d’approvisionnement électrique et au climat social peu porteur.
Dans un communiqué, la banque centrale sud-africaine (SARB) a souligné qu’elle restait « déterminée à laisser les forces du marché fixer le taux de change ».
« Cela ne doit cependant pas laisser penser que la banque centrale de réserve sud-africaine est complètement indifférente aux mouvements du taux de change ». En cas de « développement menaçant le fonctionnement correct des marchés ou mettant en jeu la stabilité financière, elle pourrait envisager d’intervenir pour garantir des conditions de marché correctes », a ajouté l’institution.
La dépréciation du rand complique la tâche de la banque centrale car elle devrait accentuer l’inflation qui a atteint 5% sur un an en juillet en Afrique du Sud, tandis que la croissance demeure trop faible pour résorber un chômage chroniquement élevé.