Dans l’espoir d’attirer les investisseurs étrangers, le gouvernement zimbabwéen a annoncé l’assouplissement de la loi sur l’indigénisation qui oblige les entreprises étrangères à céder une participation majoritaire dans leurs filiales à des partenaires locaux.
Le 30 août dernier, le ministre de la Jeunesse, de l’indigénisation et de l’autonomisation économique, Christopher Mushohwe, a fait savoir que la loi sur l’indigénisation ne sera désormais appliquée rigoureusement que dans le secteur minier, qui génère environ 50% des recettes d’exportation du pays et contribue à hauteur de 17% au PIB. «Les investisseurs étrangers dans d’autres secteurs seront en mesure de négocier avec le gouvernement la proportion de capital de leurs filiales qu’ils pourraient céder à la population locale», a-t-il affirmé.
Les propos de M. Mushohwe ont été rapportés par l’hebdomadaire public Sunday Mail. «Le seul domaine dans lequel nous n’engagerons pas des négociations est l’exploitation minière. Dans d’autres secteurs, les propositions seront examinées au cas par cas», a précisé le ministre.
Adoptée en 2008, la loi sur l’indigénisation est perçue par les investisseurs étrangers comme le plus grand obstacle à l’investissement dans ce pays riche en ressources minières. L’économie zimbabwéenne peine à se relever d’une grave crise consécutive à une réforme agraire marquée par l’expropriation des fermiers blancs et l’adoption de la loi sur l’indigénisation.
Avec la crise, le président zimbabwéen Robert Mugabe commence à changer sa perception de cette loi, qu’il considérait jusqu’ici comme étant le meilleur moyen de corriger les inégalités héritées de l’époque coloniale. Le Zimbabwe souffre en effet depuis plusieurs années d’une hyperinflation qui se chiffe en millions de pourcents et de pénuries alimentaires généralisées.
Ce pays de l’Afrique australe possède les deuxièmes plus grandes réserves mondiales de platine et de chrome. En dehors de l’exploitation minière, les investisseurs étrangers sont intéressés par les secteurs de l’industrie et du tourisme, ainsi que par des projets d’infrastructures tels que la production d’électricité et la construction de routes.