Une mission du Fonds monétaire international (FMI), a exprimé dans un communiqué à l’issue de son séjour au Cameroun, a préoccupation par le niveau de la dette publique camerounaise, qui croît rapidement et qui est contractée à des conditions de plus en plus onéreuses.
La mission du FMI recommande au Cameroun, l’adoption d’une politique plus orientée vers l’endettement à des conditions plus concessionnelles, la consolidation et la rationalisation du programme d’investissement public avec d’autres plans d’investissement, tel que le Plan d’urgence triennal (2015-2017) de 925 milliards FCFA, validé le 9 décembre 2014 par le gouvernement.
Selon le Fonds, le déficit budgétaire global, base caisse et dons compris, s’est fortement aggravé au Cameroun, passant de 4,1% du produit intérieur brut (PIB) en 2013, à 5,7% du PIB en 2014, en raison notamment de l’augmentation des dépenses d’équipement (8,5% du PIB), et d’un déficit qui a engendré une hausse des besoins de financement ce qui induit un accroissement de la dette publique.
Ainsi, le FMI, réitérant le besoin de réformes institutionnelles en vu d’augmenter l’efficacité des dépenses d’investissement, a souhaité également que l’accent soit désormais mis sur les projets les plus rentables et à forte incidence sur la croissance.
La mission a également constaté la faiblesse de la performance financière du secteur des entreprises publiques, soulignant «les risques de dette latente pour l’État que cela pourrait engendrer» et a recommandé à cet effet un suivi plus assidu de la performance et de l’endettement de ces entreprises.
A cet égard, le fonds recommande la révision et la rationalisation des exonérations et des régimes dérogatoires fiscaux afin d’élargir l’assiette fiscale et d’augmenter les recettes de l’État.
Pour l’année 2015, la croissance du PIB du Cameroun devrait à nouveau avoisiner les 6%, et l’inflation va augmenter mais restera en deçà du critère régional qui est de 3 %.
Dans le même temps, le déficit budgétaire devrait se réduire pour atteindre 5,4% du PIB malgré la chute continue des recettes pétrolières, qui devrait être compensée par la bonne performance des recettes d’impôts et les recettes exceptionnelles provenant de la vente de licences de téléphonie mobile.