Alors que le déficit du cacao dans le monde pourrait atteindre un million de tonnes d’ici 2020 si rien n’est fait, le Ghana veut se présenter comme une possible solution à ce problème.
Selon le conseil ghanéen du cacao (Cocobod), la progression de la production ghanéenne dans les prochaines années, devrait être suffisante pour combler le déficit sur le marché international.
Cette position parait paradoxale quand on sait que, par le faible niveau de sa production, qui a faussé toutes les prévisions (732.000 tonnes finalement récoltées contre environ un million de tonnes annoncées en début de campagnes), le Ghana est la principale cause du déficit enregistré cette année.
En outre, le pays, dont 40% du verger est désormais improductif, est appelé à réorganiser sa filière s’il veut garder sa position de numéro deux mondial. Pour des acteurs majeurs du chocolat comme Mondelez, l’avenir du cacao, dont le Ghana et la Côte d’Ivoire produisent les deux tiers de la consommation de la planète, se jouera loin de l’ouest africain.
Si cette prévision s’accomplissait, elle ne ferait que respecter la logique des cycles du cacao qui a vu la culture de la fève partir de l’Amérique du sud vers l’Afrique de l’ouest et ensuite vers l’Asie du sud-est, notamment l’Indonésie.
Mais avec la Côte d’Ivoire qui enchaîne depuis quelques années des niveaux de production records et un Ghana qui s’est lancé dans la relance de sa filière par le biais d’initiatives comme le « youth in cocoa » qui a attiré 30.000 nouveaux jeunes planteurs ou encore la distribution de semences améliorée de cacao, l’Afrique de l’ouest n’a certainement pas dit son dernier mot.