D’année en année, le secteur des télécommunications au Tchad connaît une évolution positive, bien que parfois faible. Entre 2013 et 2014, le nombre d’abonnés du secteur a augmenté de 89,3% en passant de 2,8 millions à 5,3 millions, tandis que le chiffre d’affaires du secteur est passé de 112,5 milliards à 178 milliards F CFA, soit une progression de 58,2%.
« Avec ce chiffre d’affaires et un taux de pénétration globale de 40,4%, ce secteur tend à être l’un des moteurs de la croissance au Tchad », affirme Idriss Saleh Bachar, directeur général de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP).
En 2014, comme les années précédentes, le marché de la téléphonie reste dominé par les cartes prépayées qui génèrent la quasi-totalité du chiffre d’affaires du secteur.
Il est partagé entre trois opérateurs de téléphonie mobile (Tigo, Airtel et Salam), un opérateur historique du fixé associé à une technologie CDMA (Salam) et trois fournisseurs d’accès à l’internet. Deux autres fournisseurs d’accès à l’Internet ont annoncé leur entrée sur le marché, mais ne sont pas encore opérationnels.
L’opérateur MillicomTigo domine le secteur avec plus de 55% des parts du marché, soit près de 3 millions d’abonnés, selon le rapport annuel 2014 de l’ARCEP. La filiale locale du groupe indien BhartiAirtel voit ses parts baisser de 45,9% en 2013 à un peu plus de 43% en fin décembre, avec environ 2,3 millions de clients. Le groupe Sotel Tchad et l’ensemble des fournisseurs d’accès à Internet se contentent de moins de 6%.
Depuis 2013, Tigo connaît une croissance à deux chiffres de son parc d’abonnés grâce en parti due à sa qualité de service, alors que Airtel peine à dépasser les 8%.
En termes d’emplois, le secteur des Telecom au Tchad a été également moins attractif en 2014, comparativement à l’année précédente. En effet, après avoir atteint 1.207 en 2013, le nombre d’emplois directs a chuté de 7,5% pour atteindre 1.117 en 2014. Le groupe public Sotel reste le plus gros pourvoyeur d’emplois directs du secteur avec une proportion de 48,2 et Tigo vient en deuxième position avec 27,8%.
Au Tchad, comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, les tarifs d’interconnexion sont restés inchangés depuis plusieurs années mais ceux du Tchad restent deux ou trois fois plus élevés que ceux de beaucoup de pays africains.
« Sur la base d’une étude plus poussée déterminant les niveaux de coût de revient de chaque opérateur, l’ARCEP doit encadrer la réduction des tarifs d’interconnexion en fixant le tarif minimum et maximum. Si rien n’est fait dans ce sens, l’intensification de la communication intra-réseau reste à venir », précise Kobobé Onsou.