« Le trafic de pierres précieuses et d’or fait perdre à l’Etat près de 10 milliards de dollars ces 15 dernières années » a révélé dimanche, le président du syndicat des professionnels des petites mines de Madagascar (SPPM), Richard Rabary Razafindrazaka.
Les syndicats du secteur minier comptent proposer le 25 novembre prochain, au ministère de tutelle, un texte de loi régissant leur filière.
Rolland Razafindramanitra, une des figures les plus connues du secteur minier et issu de la fédération des associations professionnelles des mines (FEDMINES), note que les trafics notamment les exportations illicites de pierres précieuses et de l’or sont à 95% des faits des étrangers, car, a-t-il dit, la grande majorité des nationaux sont sur le terrain, exploitant leurs mines et ne sortent même pas de leur zone d’exploitation. Près d’un million de personnes vivent directement des petites mines à Madagascar, dont cinquante mille seulement dans le secteur formel.
L’Etat a intérêt à faire entrer tout le monde dans le secteur formel, proposent les syndicalistes dans leur projet de loi espérant que cette nouvelle loi puisse faire entrer tous les opérateurs dans le secteur formel. Le projet de loi propose également une meilleure répartition plus équitable des taxes et impôts payés par les opérateurs miniers en faveur des collectivités décentralisées.
Comme tous les autres secteurs, les opérateurs dans les petites mines sont prêts à payer si leurs impôts et taxes sont bien utilisés, d’après Rolland Razafindramanitra. Mais comment les motiver quand la ville d’Ilakaka, la capitale mondiale du saphir ne dispose d’aucune infrastructure publique, selon cet opérateur.
Ni eau potable, ni électricité, ni hôpital, ni école ….Rien du tout. Alors que 40% des saphirs sur le marché mondial proviennent d’Ilakaka ?», s’est-il interrogé, déplorant que les différents services administratifs font tout pour dégoûter les contribuables les plus patients et les plus honnêtes.
Les exploitants des petites mines exigent plus d’équité de la part des gouvernants pour que les nationaux puissent aussi tirer profit des richesses nationales du pays.