Le gouvernement sud-africain a officiellement donné son accord au programme nucléaire du pays, qui pourrait coûter jusqu’à 50 milliards de dollars, a annoncé dimanche, le ministère sud-africain de l’Energie.
Le pays veut acquérir huit réacteurs nucléaires d’ici 2023 et produire à terme 9 600 mégawatts d’électricité d’origine nucléaire.L’Afrique du Sud exploite déjà une centrale nucléaire, celle de Koeberg, près du Cap, mais elle reste très dépendante du charbon pour répondre à ses besoins d’électricité.
De plus, les coupures de courant restent fréquentes et pèsent sur la croissance économique et le Trésor sud-africain avait déclaré en octobre dernier avoir constitué une première provision de 200 millions de rands (12 millions d’euros) pour couvrir les coûts à venir liés à la construction de nouvelles centrales nucléaires.
La première étape de ce processus d’extension du parc nucléaire, précise le ministère de l’Energie, consistera en un appel à propositions ouvert au secteur nucléaire. Les propositions éventuelles devront faire l’objet d’un examen détaillé par le gouvernement avant le lancement d’un appel d’offres formel.
La France, la Chine, le Japon, la Russie, le Canada et la Corée du Sud sont en lice pour remporter ce contrat. Mais ce projet coûteux est très contesté par l’opposition, qui accuse le gouvernement sud-africain de « tromper l’opinion publique », et d’agir en toute opacité, le Parlement n’ayant jamais été consulté sur ce projet.
Aussi, le coût global de l’option nucléaire fait l’objet d’un débat. Certains analystes estiment que le projet nécessitera jusqu’à 1.000 milliards de rands d’investissements, un montant critiqué par l’opposition, qui fustige aussi le manque de transparence des procédures d’attribution des contrats publics.
Mais l’ancien ministre des Finances Nhlanhla Nene a promis que le programme nucléaire serait transparent et son successeur, Pravin Gordhan, a déclaré que ses services y veilleraient.