Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika a signé ce mercredi, le projet de loi de finances 2016, négativement impacté par la chute des prix des hydrocarbures qui a fait perdre au pays plus de la moitié de ses revenus extérieurs.
Adoptée fin novembre par le Parlement à l’issue de débats houleux, la nouvelle loi de finances est ouvertement critiquée par de nombreux détracteurs, aussi bien dans les rangs de l’opposition que de la majorité parlementaire qui lui reprochent de comporter des articles antisociaux et antinationaux.
Le budget 2016 propose notamment d’ajuster le taux de la TVA pour le faire passer de 7% à 17% sur le gasoil ainsi que sur la consommation de gaz naturel dépassant les 2.500 thermie/trimestre et sur la consommation d’électricité dépassant les 250 kilowatt-heure/trimestre.
Plusieurs députés avaient mis en garde l’exécutif contre les répercussions de l’augmentation des produits énergétiques (carburant, électricité) sur le pouvoir d’achat des populations.
Ces députés avaient également critiqué une disposition de cette loi relative à l’ouverture du capital des entreprises publiques, estimant qu’une telle démarche constituerait une menace pour les sociétés stratégiques tel le groupe pétrolier Sonatrach. Selon la loi, ces entreprises doivent cependant conserver au moins 34% du total des actions ou des parts sociales.
Au lendemain de l’adoption de la loi de finances 2016 par le parlement, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait pourtant, assuré que les sociétés nationales stratégiques n’étaient pas concernées par cette disposition.
La loi de finance 2016 table sur des recettes de 43 milliards de dollars, en baisse de 4,3% par rapport à 2015. Elle prévoit des dépenses globales de 79 milliards de dollars, soit une baisse de 9% par rapport à l’année précédente.
L’Algérie qui tire plus de 95% de ses recettes extérieures du pétrole, a perdu près de 50% des revenus tirés des hydrocarbures en 2015.
Les pays producteurs de pétrole, durement frappés par l’effondrement des cours, sont presque tous contraints de prendre des mesures jugées impopulaires qui se traduisent notamment par la hausse des prix des produits énergétiques et des produits de base.