La Commission Nationale Anti-Corruption (CONAC), a présenté le 19 janvier, le rapport d’une mission de contrôle effectuée auprès des opérateurs des télécommunications MTN, Orange et Camtel, l’opérateur historique.
La CONAC qui vise l’assainissement du secteur national des télécommunications, souligne dans son rapport, que les sociétés en question doivent à l’Etat du Cameroun la somme de 170,5 milliards de FCFA, résultants de plusieurs irrégularités.
Garga Haman Adji, membre de l’organe de lutte contre la corruption qui a coordonné la mission de contrôle, a expliqué sur les ondes de la Cameroon Radio and Television (CRTV), que de nombreux manquements à la loi ont été décelés chez MTN, Orange et Camtel. Le rapport révèle entre autres l’exploitation de services non-autorisés comme les jeux de hasard, des malversations financières, des documents non-conformes à l’esprit des lois et de nombreuses taxes non- payées.
La dette des trois opérateurs télécoms envers l’Etat du Cameroun est ainsi répartie comme il suit : 76.036.350.336 de FCFA pour MTN ; 76.368.865.090 FCFA pour Orange et 18.143.586.447 FCFA pour Camtel.
Pour Garga Haman Adji, cette situation préjudiciable aux intérêts de la nation découle d’un laxisme, soit de la part des opérateurs télécoms, soit de la part des services publics représentés par l’Agence de régulation des télécommunications (ART), garant du contrôle du secteur des télécoms, soit des deux parties.
Réagissant aux reproches faits au régulateur des télécoms, Aboubakar Zourmba, le directeur général adjoint de l’ART a déclaré que son organisme ne saurait être considéré comme complice des opérateurs télécoms. « La régulation, c’est l’application des textes, ce qui veut dire que s’il faut sanctionner, s’il faut contrôler, on contrôle par rapport aux dispositions légales qui existent », s’est-il défendu.
Nexttel, filiale de Viettel, a également été interpelée par la CONAC qui lui a demandé de ne plus fournir ses services télécoms à la fois sous la dénomination Nexttel et Viettel, mais d’en choisir une seule conformément à la loi.