A Madagascar, près de 80% de la population vit du secteur agricole. La ruée des investisseurs étrangers sur les terres de l’île, menace directement la population rurale aussi le pays a-t-il engagé une réforme foncière en 2015.
Le but était double : moderniser la gestion encore très traditionnelle, des terres et des propriétés et protéger les terres des populations rurales vulnérables, face à des investisseurs peu scrupuleux.
Grâce à cette réforme, les Malgaches peuvent désormais faire reconnaître «juridiquement» leurs terres. Pour Gérard Andriamanohisoa, directeur général de l’Aménagement du Territoire, au ministère d’Etat, c’est une avancée en matière de sécurisation de la propriété. « Vous pouvez faire reconnaître vos droits sur vos terres ancestrales » en vous rapprochant des services décentralisés qui gèrent le foncier dans votre commune, explique le haut fonctionnaire.
Mais à cause de la corruption qui ronge l’administration foncière, de l’absence de coordination entre les services et du manque de moyens réels des communes, la population peine à y trouver son compte. Les moyens mis à disposition de l’administration sont dérisoires et les procédures sont longues et onéreuses pour les usagers.
Mais pour la société civile, cette réforme a délaissé de côté les questions d’aménagement du territoire, pourtant cruciales pour le bon développement des générations futures. « Le fond du problème à Madagascar c’est l’organisation de l’espace », explique Eric Raparison, représentant de la société civile sur le foncier.
A l’heure actuelle, seulement 8 régions de Madagascar, sur 22 bénéficient d’un plan d’aménagement.