Les mesures pour contrer le changement climatique telles que des politiques vertes, les approches de marché et les financements peuvent guider le développement durable en Afrique, tel est le message phare livré par les participants au Forum africain du carbone à son ouverture officielle mercredi à Kigali, la capitale du Rwanda.
La cérémonie s’est déroulée en présence des représentants de gouvernements, du secteur privé et de la société civile.
« Les risques posés par le changement climatique sont immenses, mais y sont aussi proportionnels les fruits de l’action climatique, si nous investissons dans nos peuples et notre planète», a déclaré le ministre rwandais des Ressources naturelles, Vincent Biruta.
Lors de la COP21 en décembre 2015 à Paris, les pays ont adopté un nouvel accord universel sur le changement climatique, au centre duquel se trouvent des actions aux plans national et international, le moteur de ces éléments étant l’investissement privé et public.
Une analyse de la Banque mondiale a estimé que le fait de ne pas riposter au changement climatique pourrait plonger 100 millions de personnes dans la pauvreté d’ici 2030. Parmi ceux-ci, 43 millions se trouveraient en Afrique.
«Transformer les défis en opportunités exige des mesures concrètes, de la collaboration et de l’engagement », a déclaré Vincent Biruta qui ajoute, tout confiant : «je suis sûr que nous sommes à la hauteur».
Le Forum africain du carbone est un rassemblement annuel qui vise à stimuler l’investissement climatique, à travers le partage d’information sur les politiques, comme l’utilisation des marchés et des mécanismes, les possibilités financières et les initiatives de coopération qui découlent de la riposte internationale au changement climatique.
Selon Anthony Nyong, chef de division Environnement et protection sociale à la Banque Africaine de développement (BAD), cette institution est « déterminée à veiller à ce que la question du changement climatique soit une question de développement. L’accès à l’énergie est essentiel pour respecter les engagements d’atténuation climatiques de l’Afrique et de ses besoins en matière de développement durable. Il est donc impératif qu’un financement à long terme adéquat soit disponible. Nous devons amplement accroître l’accès de l’Afrique à la finance ».
Les fonds nécessaires pour lutter contre le changement climatique dans la région s’élève à plus de 3 000 milliards de dollars, selon les estimations des pays africains soumises à Paris l’hiver dernier, a indiqué James Close, directeur du Changement climatique à la Banque mondiale (BM). Quoique cette somme soit considérable, la BM s’est engagé à contribuer à la mobilisation du soutien financier et technique afin que les pays africains puissent prendre des mesures concrètes. « Par exemple, notre ‘African Climate Business Plan’ vise à mobiliser environ 19 milliards de dollars en contribution à la résilience », a précisé James Close.