Toutes les importations des 54 Etats membres de l’Union africaine (UA), à l’exclusion de certains biens de première nécessité qui restent à déterminer, seront désormais frappées d’une taxe de 0,2%, dont les recettes seront versées dans le budget de l’organisation panafricaine.
La nouvelle taxe a été adoptée ce dimanche à Kigali, lors de la première journée du 27ème sommet de l’UA, par les chefs d’Etat africains. Cette taxe devrait servir à financer l’organisation panafricaine et réduire sa dépendance vis-à-vis des pays donateurs.
«Cette formule devrait générer environ 1,2 milliards de dollars. Cela sera prévisible et très simple», a expliqué Claver Gatete, le ministre rwandais des Finances. Les nombreux retards et défauts de paiement de leurs contributions par les Etats membres « affectent sérieusement le fonctionnement de l’Union africaine», a t-il reconnu.
La dépendance financière de l’UA est régulièrement jugée intolérable par les dirigeants africains qui ont jusqu’ici montré peu d’empressement à remédier à cette situation.
Sur les 781 millions de dollars du budget 2016-2017 de l’UA, les Etats membres ne financent que 212 millions, contre 569 millions de dollars des donateurs étrangers (Union européenne, Etats-Unis, Chine, Banque mondiale), soit près de 73% du budget. Une situation qu’il convient de renverser, afin de rendre l’Union plus autonome.
Des taxes sur les billets d’avion, les nuits d’hôtel et les SMS sur téléphone portable, avaient été adoptées «sur le principe» en 2014, sur proposition de l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, mais ces mesures n’ont jamais été appliquées.