Fortement dépendante du pétrole, l’économie libyenne se retrouve aujourd’hui, cinq ans après la mort du colonel Mouammar Kadhafi, au bord du gouffre, victime des conflits militaires et politiques qui tiraillent le pays et l’empêchent d’exploiter pleinement ses énormes ressources pétrolières.
L’une des raisons à cette situation est l’héritage de Mouammar Kadhafi qui, après 42 ans de règne, a laissé derrière lui une infrastructure vétuste, une économie totalement dépendante du pétrole et une main d’œuvre peu qualifiée.
La Libye tire 95% de ses revenus de l’or noir. Or, la production est perturbée par les conflits armés qui déchirent le pays depuis trois ans. Les champs pétroliers ne produisent aujourd’hui qu’à un cinquième de leurs capacités, soit seulement 335 000 barils par jour en moyenne au premier semestre.
A cette situation s’ajoute la baisse drastique des prix du brut depuis 2014. La Banque mondiale assure que les revenus du secteur pétrolier sont tombés à leur plus bas niveau historique, à peine 2.25 milliards de dollars pendant les sept premiers mois de l’année. Moustafa Sanalla, le directeur de la NOC (Compagnie nationale de pétrole) a déclaré que les pertes cumulées en termes de recettes pétrolières sont estimées à plus de 100 milliards de dollars depuis début 2013.
Cette situation a de graves répercussions sur le pays et ses habitants. L’économie libyenne est engluée dans la récession depuis 2013. La Banque mondiale prévoit des niveaux historiques de déficits publics.
D’après l’institution financière, le pouvoir d’achat des Libyens a sensiblement baissé, notamment en raison d’une hausse des prix sans précédent, avec des prix alimentaires qui ont bondi de 31% au premier semestre de l’année.
Pour combler les déficits, les autorités libyennes puisent dans des réserves en devises qui s’amenuisent, passant de 107.6 milliards de dollars en 2013 à 43 milliards en 2016. Les Libyens ne font plus confiance aux banques et le marché parallèle explose, avec quasiment toutes les transactions commerciales qui se font au marché noir.