Suite au refus du Nigeria de signer les Accords de partenariat économique (APE), qui ont été pourtant déjà paraphés par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), le chef de la Délégation de l’Union européenne (UE), Michel Arrion, a déclaré que l’UE ne négociera pas les APE séparément avec le Nigeria, rapporte jeudi le journal local «The Leadership».
Selon le journal, le chef de la Délégation de l’Union européenne déplore que le Nigéria, membre de la CEDAO, refuse de signer les APE alors que l’accord avec la CEDEAO constituent un partenariat économique entre les deux parties.
Arrion a déclaré qu’il trouvait étrange que le Nigeria ait refusé de signer les APE, malgré les nombreux avantages que présente cet accord, ajoutant que «s’il y a un problème au Nigeria au sujet des APE, les Nigérians devraient essayer de tirer ces questions au clair avec la CEDEAO”.
Il a par ailleurs trouvé «un peu étrange que le pays le plus puissant de la Communauté ouest-africaine soit le plus préoccupé par ce qui va probablement devenir l’accord économique le plus important entre le Nigeria et l’UE et «regrette beaucoup que ceux qui contribuent aux décisions des APE ne comprennent pas tous les avantages que les APE devraient apporter au Nigéria”.
En décembre 2014, seuls 28 Etats membres de l’UE et 13 des 16 Etats d’Afrique de l’ouest ont effectivement signé les APE à l’exception du Nigeria, de la Gambie et de la Mauritanie, alors que les chefs d’Etats de la communauté s’y étaient engagés lors de leur Sommet de juillet 2014 au Ghana.
Les Accords de partenariat économique (APE) visent à développer le libre-échange entre l’Union européenne et les pays dits ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) en prenant le relais de la Convention de Lomé, mais en supprimant les avantages dont disposaient ces pays en termes de stabilisation des prix et d’accès préférentiel au marché européen.
Le Nigeria première économie africaine, refuse de signer cet accord car il pourrait entraver ses efforts d’industrialisation et de transformation structurelle, et priver le pays de recettes douanières sans aucune assurance de la part des Européens qui en multipliant les accords de libre-échange, érodent l’intérêt des préférences tarifaires qu’elle proposait naguère.
Le gouvernement d’Abuja craint à terme, une perte significative de ses recettes et une perte d’emplois et d’investissements, comme l’a souligné en mars 2014 le ministre nigérian de l’industrie, du commerce et de l’investissement, Olusegun Aganga.